Nastassja Martin - Librairie Plume(s)

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Nastassja Martin

(1986 — ) Anthropolgue, diplômée de l’EHESS, attachée d’enseignement et de recherche au Collège de France, sous la direction de Philippe Descola, et au King’s College d’Aberdeen et spécialiste des populations arctiques. Elle est l’auteur de Croire aux fauves (Verticales, 2019).

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x 15,5 24 312 p. Les âmes sauvages
face à l’occident, la résistance d’un peuple d’alaska
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Martin Nastassja B essai anthropologie 2016 28/04/16 9782707189578 la Découverte Divers -sciences 22,00 € 22.00 sur commande ?
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Ce livre particulièrement original est le résultat d’un travail de terrain de deux ans effectué dans le nord-est de l’Alaska chez les Gwich’in, une société de chasseurs-cueilleurs athapascans. Il nous fait entrer dans les mille manières par lesquelles les Gwich’in (les "petites gens") parviennent à se défendre face à l’Occident et à ses crises, à se réinventer, à recomposer par fragment quelque chose comme une dignité.

L’auteur explore la cosmologie indigène confrontée aux effets du réchauffement climatique (bien perçu par eux, à mille signes) mais aussi au monde occidental. On découvre une société de chasseurs animistes qui ne correspond en rien aux stéréotypes auxquels certains aimeraient les réduire. Face aux Occidentaux - missionnaires chrétiens, communistes de l’ex-URSS ou écologistes -, qui tentent de les discipliner (et de les transformer en cultivateurs de pommes de terre, en éleveurs de bovins ou en propriétaires terriens, ce qui nous vaut des récits désopilants), les Gwich’in ne cèdent rien de leur identité.

Leur ontologie animiste, loin d’être un facteur d’arriération, leur permet de faire face, avec beaucoup d’efficacité, à la désorganisation et à la dégradation de leurs conditions de vie. Elle est vécue comme prolongeant un état de chose auquel ils sont déjà accoutumés : dans toute ontologie animiste, le statut et la place des choses et des êtres dans le monde ne sont jamais fixés une fois pour toutes.

L’incertitude, la réversibilité et les métamorphoses permanentes sont, au fond, plus appropriées pour comprendre et s’adapter à l’instabilité environnementale actuelle que nos cadres de pensée plus fixistes. La beauté de cet ouvrage, servi par un style d’écriture subtil et rapide, et l’émotion qu’il procure, viennent de la stupéfiante présence de l’auteur, constamment attentive à ce qui lui arrive, à ce qu’elle ressent, à ce qu’elle comprend ou ne comprend pas.

Prix d’Histoire de l’Académie française 2017.

x 14 20,5 152 p. Croire aux fauves T Martin Nastassja B essai animaux 2019 10/10/19 9782072849787 Verticales »» Verticales Divers -sciences 14,50 € 14.50 sur commande ?
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« Ce jour-là, le 25 août 2015, l’événement n’est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du Kamtchatka. L’événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Les limites physiques entre un humain et une bête, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C’est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l’actuel ; le rêve qui rejoint l’incarné. »

Croire aux fauves est le récit d’un corps-à-corps entre un ours et une anthropologue au Kamtchatka. Et comme Nastassja Martin le souligne immédiatement, c’est une blessure et une renaissance, dont elle sortira en partie défigurée, mais surtout transfigurée. La singularité de son point de vue a toujours tenu à son engagement avec les peuples étudiés — les Gwich’in de l’Alaska puis les Évènes du Kamtchatka —, engagement si total qu’il a parfois aboli les distances soi-disant objectives et soulevé en elle des interrogations vertigineuses. Ainsi, avec cet ours, s’est-elle confrontée à une figure essentielle des mythologies locales, « l’âme sauvage », comme si cette bête fauve était le point de collision entre savoirs scientifiques et implication animiste.

Outre ce motif initial, elle relate les nombreuses opérations subies en Russie à l’hôpital de Petropavlosk, puis en France à La Salpêtrière ou au CHU de Grenoble. Au cours d’une énième hospitalisation, de nouvelles menaces surviennent, une maladie nosocomiale puis un risque de tuberculose. Face à ces sombres perspectives, la rescapée décide de retourner sur les lieux du « baiser de l’ours ». Et c’est dans ce refuge d’une inquiétante familiarité qu’elle approfondit les questionnements qui l’ont assaillie depuis des mois, les met au diapason d’une pleine Nature habitée par des croyances ancestrales et des solidarités élémentaires, mais aussi à l’épreuve des préjugés de certains habitants envers la « miedka » qu’elle est devenue, mi-femme mi-fauve.

Ultime stigmatisation qui va nourrir son désir de pousser plus loin encore sa méditation anthropologique.

x 14 20,5 297 p. A l’est des rêves
Réponses even aux crises systémiques
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Martin Nastassja B essai 2022 01/09/22 9782359251241 Empêcheurs De Penser En Rond - Synthélabo EMPECH PENSER Politique et société 21,00 € 21.00 sur commande ?
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Après avoir travaillé en Alaska avec le peuple Gwich’in, Nastassja Martin a franchi le détroit de Béring pour entamer une recherche comparative au Kamtchatka. Pendant l’époque soviétique, les Even, peuple nomade d’éleveurs de rennes, ont été sédentarisés dans des fermes collectives. Après la chute du régime, beaucoup ont continué d’être les bergers des rennes qui ne leur appartenaient plus, les troupeaux étant aux mains d’entreprises privées.

Depuis l’ouverture de la région en 1991, les anciens kolkhozes du Kamtchatka se transforment en plateformes touristiques. En 1989, juste avant la chute de l’Union soviétique, une famille even aurait décidé de repartir en forêt, recréer un mode de vie autonome fondé sur la chasse, la pêche et la cueillette. Était-ce une légende ? Comment un petit collectif violenté, spolié, asservi par les colons avant d’être oublié de la grande histoire s’est-il saisi de la crise systémique pour regagner son autonomie ? Comment a-t-il fait pour renouer les fils ténus du dialogue quotidien qui le liait aux animaux et éléments, sans le secours des chamanes éliminés par le processus colonial ? Quelles manières de vivre les Even d’Icha ont-ils réinventées, pour continuer d’exister dans un monde rapidement transformé sous les coups de boutoir de l’extractivisme et du changement climatique ?

Dans ce livre, où les rêves performatifs et les histoires mythiques répondent aux politiques d’assimilation comme au dérèglement des écosystèmes, l’autrice fait dialoguer histoire coloniale et cosmologies autochtones en restituant leurs puissances aux voix multiples qui confèrent au monde sa vitalité.


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