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Plume(s) est heureuse de participer à la deuxième journée bartassière, à la ferme de Joncas. Le magasin sera donc fermé samedi 12 juin.
Au départ, cette journée de discussion est née de l’envie de fêter le premier « keyline design » du Sud Aveyron ! Mais quel est ce motif de fête au nom quelque peu barbare, vous demanderez-vous peut-être ? Et bien, ce sont des lignes organiques implantées d’arbres qui serpentent sur la colline. Nous vous proposons d’aller y faire un tour ensemble avec Marlène Vissac, la conceptrice en Keyline et Permaculture qui nous a formés cet automne à la gestion de l’eau. Elle nous racontera comment stocker la pluie dans le sol par la matière organique, comment empêcher l’eau de dévaler le long des pentes et d’emporter notre précieuse terre et ses éléments humifères jusque dans l’estuaire de la Garonne ! Si nous vous invitons à fêter ce savoir collectif, c’est que dans cette époque, nous le pensons essentiel il peut permettre de transformer le quasi-désert de l’espace agricole en forêt vivrière, en « agro-écosystème ».
Et localement, cela est urgent ! Globalement, cette agriculture régénératrice, si elle était pratiquée sur seulement 2 % des terres cultivées de la planète, permettrait d’amoindrir les effets du changement climatique.
Ensuite, il y a l’état d’urgence sanitaire qui n’en finit pas. Le premier scandale de cette politique, scandale qui reste largement invisibilisé, c’est que le coronavirus, comme toutes les pandémies actuelles (VIH, EBOLA, grippe aviaire, etc.) tire son origine du ravage de la biodiversité. Il paraît nécessaire de remettre la question écologique au centre du débat pour dégager des perspectives. Pour en discuter, nous avons invité Lucile Leclair qui a enquêté sur le sujet. Elle décrit dans son livre Pandémies, une production industrielle, comment la destruction des forêts tropicales pour la prédation sur les ressources et l’élevage industriel provoquent les conditions d’émergence de nouveaux virus. Cela indique premièrement qu’il n’y aura pas de monde d’après pandémie, puisque la destruction des forêts fait partie intégrante de la politique capitaliste. Nous serons confrontés, dans les années à venir à de nombreux virus peut-être plus létaux que ce corona. Mais ce qui est proprement vertigineux dans l’enquête de Lucile Leclair, c’est que l’état d’urgence sanitaire — cet amas de process, de tracing et d’enfermements qui nous est aujourd’hui imposé — est déjà en vigueur pour l’élevage des animaux. Cette « biosécurité » vise à imposer un modèle industriel de production de viande 4.0. Face à la pandémie de covid 19, on aurait pu braquer le projecteur sur les épidémies animales et le rôle des modèles concentrationnaires pour la multiplication des variants. Mais la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), loin de changer de cap et de revirer vers des élevages paysans résilients, promeut un modèle de production en unités carcérales renforcées... Une première usine à cochons, haute de neuf étages, est déjà en fonctionnement en Chine. Tous les flux entrants et sortants sont contrôlés. Ces nouvelles législations ont une conséquence directe faire disparaître les élevages paysans de races rustiques, qui sont pourtant pourvues d’une richesse génétique capable de résister aux virus émergents. Des collectifs de paysans et de vétérinaires luttent depuis longtemps contre le confinement et l’abattage systématique des troupeaux et développent des stratégies visant à renforcer l’immunité de leur cheptel.
Ce délire normatif, nous pourrions le rapprocher de ce que nous avons observé à Saint-Affrique à propos de l’alimentation. Pendant le premier confinement, n’avons-nous pas vu le marché de plein vent tout simplement interdit puis confiné dans un gymnase, alors que les supermarchés étaient pleins ? Ensuite, sur ce même marché enfin rétabli, nous avons reçu des documents de la préfecture qui nous parlaient de la mise aux normes de nos étals en HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point). A l’heure où nous peaufinons ce texte, les petits restos, notamment ceux qui font une nourriture de qualité, les cantines populaires, sont toujours confinés alors que les drives des Mac Do ne désemplissent pas. L’état d’urgence sanitaire est d’abord une attaque en règle contre le combat écologique et contre les revendications du bien manger.
Et enfin, il y a ce deuxième scandale : la covid 19 a donné lieu à une ambiance autoritaire où plus aucune autre voix ne semble questionnable que celles liées aux autorités autorisées. Cet autoritarisme e été validé et amplifié par la presse dite sérieuse. Pour en discuter, nous avons invité l’étonnant Louis Fouché, porte-parole du collectif Réinfocovld, médecin réanimateur à Marseille. Avec lui, nous voulons continuer à ouvrir des pistes pratiques. Car la richesse de Réinfocovid c’est de rassembler une multitude de gens aux talents différents, et par là-même de prendre du recul par rapport à l’objet covid. Laurent Muchielli, par exemple, sociologue au CNRS, est une de ces voix dissidentes qui méritent une écoute attentive. Dans son article Qui construit la doxa du covid ?, il détaille comment la presse Mainstream est tombée, depuis moins d’une dizaine d’années sous l’influence grandissante des GAFAMs, tout comme l’OMS est devenue la proie depuis vingt ans d’un certain Bill Gates. Cette collusion des pouvoirs médiatiques et médicaux a fait le ton propre de la séquence que nous avons traversée. Si la corruption systémique dans le champ médical est étudiée et documentée de longue date, le phénomène est semble-t-il devenu totalement incontrôlable de l’aveu même de nombreux scientifiques. Comment alors établir durablement cette vérité simple : les principaux pourvoyeurs de fake news et de désinformation, ceux qui ont inventé cette véritable discipline, ce sont les industriels eux-mêmes (1) . Le pouvoir ne fait que tenter d’inverser cette accusation de désinformation contre les chercheurs indépendants et les collectifs comme Réinfocovid en les traitants de charlatans ou de complotistes. Pendant cette discussion, nous pourrons peut-être aussi nous demander comment dès lors ne pas retomber dans les mêmes constats à chaque scandale sanitaire ? Comment construire une culture populaire dans le domaine de la science et de la médecine, une culture qui soit riche par exemple des enseignements d’un Ivan Illich ?
En outre, Réinfocovid maintient que le covid est une infection qui se prévient et qui se soigne dans la grande majorité des cas, du moins si l’on veut bien quitter le paradigme doliprane-vaccins. Nombreux sont les collectifs de médecins (2) et de chercheurs qui, à contrario des mesures gouvernementales, ont très vite développé des protocoles de soin. En outre, Louis Fouché, tout praticien qu’il est d’une discipline médicale mécaniste (la réanimation) à L’APHM(3), développe une pensée sur le soin influencée par sa connaissance et sa pratique de la permaculture. La relation à l’autre est profondément « thérapeutique », aime-t-il à répéter. Comment retourner cette vérité contre un pouvoir qui s’est saisi de la peur virale pour enfermer et réduire le social au numérique.
Si par cette journée bartassière, cette journée de découverte, de rencontre et de débat, nous avons lié l’agroécologie et la santé, c’est évidemment à dessein, celui de construire une pensée holistique, une pensée qui relie. Agriculture, alimentation et santé sont plus que jamais à repenser ensemble. Et cette pensée est à charge, à charge du monde qui relaie des informations réduites sur le vivant, à charge d’une écologie industrielle qui n’est qu’un marché du carbone et d’une politique de santé qui se cache derrière la science quand elle n’en est que la négation.
Carte :