Surgi spontanément sur un terrain social désagrégé, le mouvement des Gilets jaunes a bouleversé le paysage politique français. Si, au départ, il a fait trembler le gouvernement par sa radicalité et sa combativité, il s’est essoufflé sur des sentiers de revendications petites bourgeoises citoyennes, réformistes, populistes, électoralistes. L’absence d’un objectif stratégique et de tactiques explique le désengagement progressif du prolétariat. Sa feuille de route est jalonnée de revendications improvisées, dans un combat inégal entre l’État des riches et ce mouvement de salariés paupérisés sans grande expérience militante, contaminé par une petite bourgeoisie révoltée de se voir précarisée. Les conditions de l’insurrection n’étaient pas réunies.
les auteurs :
Robert Bibeau : +
Canadien, professeur à la formation aux adultes, aujourd’hui retraité. Il fut militant dans divers groupes de gauche au cours des années 70-80, puis militant syndical au cours des années 90. Il est éditeur du webmagazine internationaliste
les7duquebec.com et a publié quelques ouvrages dont
La démocratie aux États-Unis chez L’Harmattan.
Khider Mesloub : +
(Paris 1963 — ) Éducateur spécialisé de formation, métier exercé durant 17 ans auprès des adolescents. Depuis dix ans, il est assistant pédagogique dans un lycée de Rouen.