- La Palestine d’Oslo - Librairie Plume(s)

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13,00 €  
La Palestine d’Oslo

Anatomie de l’échec du processus de construction étatique palestinien

Auteur Julien Salingue
Editeur : L’Harmattan
collection : Bibliothèque de l’iReMMO
rayon : International -Moyen Orient
support : Livre
type : essai
thème : Palestine
ean : 9782343046495
parution : octobre 2014
dimensions : 150 pages ; 15 × 21 cm ; |200 g
lieu d'impression non précisé
prix : 13,00 €
disponibilité : prochainement à Plume(s) ?
arrivé à Plume(s) : 22 novembre 2014
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Le 13 septembre 1993, la poignée de mains entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, sur la pelouse de la Maison Blanche, suscitait l’enthousiasme international : le conflit entre Israël et les Palestiniens allait enfin être résolu et, dans un délai de quelques années, un accord de paix définitif serait trouvé, qui déboucherait sur la coexistence pacifique entre deux États.

21 ans plus tard, la perspective d’une paix négociée entre Israël et les Palestiniens n’a probablement jamais été aussi éloignée : l’emprise israélienne sur les territoires palestiniens a atteint des niveaux sans précédent, par la colonisation civile, la présence militaire et la construction du mur, les « zones autonomes » palestiniennes représentent moins de 20% de la Cisjordanie, la bande de Gaza est toujours victime d’un blocus destructeur et l’énième « cycle de négociations » s’est soldé par un échec.

La nouvelle offensive conduite par l’État d’Israël à l’été 2014 contre la bande de Gaza, qui a fait plus de 2.000 morts et 10.000 blessés, et qui a entrainé une destruction sans précédent des maigres infrastructures de l’enclave palestinienne, a confirmé non seulement l’éloignement de la perspective d’une paix durable, mais aussi la disproportion des forces en présence. Malgré la signature d’une « trêve », dont la fragilité n’a d’égal que l’imprécision quant aux questions essentielles (levée du blocus, liberté de circulation pour les Gazaouis, etc.), chacun sait que de nouvelles confrontations sont à prévoir, car les problématiques fondamentales, à savoir la poursuite de l’occupation et de la colonisation et, partant, la non-satisfaction des droits nationaux des Palestiniens, demeurent. Le « processus de paix » a fait long feu et nombre d’acteurs institutionnels, qu’ils soient locaux, régionaux ou internationaux, posent désormais de plus en plus ouvertement la question d’un dépassement dudit processus, dont il est dès lors indispensable de tirer un bilan critique.

Hypothèses de travail

La première hypothèse qui guide cette étude est que la faillite du « processus de paix » n’est pas liée à un incident de parcours ou à une mauvaise application des accords signés entre les deux parties. Cette faillite était en réalité inscrite dans l’esprit et la lettre des Accords d’Oslo, qui n’ont pas constitué une rupture avec les logiques à l’œuvre dans les territoires palestiniens au cours des décennies précédentes et qui n’ont pas ouvert un quelconque « processus de paix ». Ce à quoi nous avons assisté est en réalité une réorganisation du dispositif d’occupation israélienne, misant sur la cooptation de la direction historique du Mouvement national palestinien au sein des structures coloniales. Un pari risqué, et perdu, en raison de l’insoumission de la population palestinienne de Gaza et de Cisjordanie et de sa volonté maintenue de lutter pour l’obtention de ses droits nationaux.

La seconde hypothèse suivie ici est que le soulèvement palestinien de septembre 2000, ou « deuxième Intifada » a été l’expression de la crise structurelle du processus d’Oslo, ouvrant une séquence dans laquelle nous évoluons toujours aujourd’hui, celle de l’inexorable chute des structures créées par les Accords d’Oslo, au premier rang desquelles l’Autorité Palestinienne (AP). C’est pourquoi le choix a été fait de se concentrer principalement sur la période antérieure à septembre 2000, qui est la plus riche et la plus dense en ce qui concerne l’objet de cette étude, à savoir l’échec de la construction d’une structure palestinienne politico-administrative légitime et stable au sein d’un dispositif d’occupation maintenu.

Il ne s’agit bien évidemment pas de dire que les évolutions post-septembre 2000 se résumeraient à un simple prolongement des dynamiques qui se sont développées durant la période 1993-2000. Il s’agit toutefois d’affirmer que les événements et les phénomènes décrits dans les pages qui suivent sont révélateurs d’un échec structurel et que les efforts actuels pour essayer de maintenir et/ou développer une structure proto-étatique palestinienne en Cisjordanie à Gaza échoueront pour les mêmes raisons que celles identifiées dans cette étude. En d’autres termes, l’échec de la construction de l’AP et, partant, du « processus de paix », durant les années 1993-2000, témoigne de l’aporie principale de « l’hypothèse d’Oslo », que l’on pourrait résumer comme suit : pacifier la société palestinienne via la construction d’une administration autochtone légitime et stable sans pour autant remettre en cause les logiques d’occupation et de colonisation.


l’auteur :
Julien Salingue : +


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